Vos questions
Encore une Fake News. Le C2 était une discipline pourvoyeuse de médailles pour la France tant en individuel que par équipe. Demander sa suppression aurait été contraire à nos intérêts. De plus les décisions ont été prises en amont de notre prise de fonction.
La décision de rentrer le Canoë Dame en lieu et place du C2 H a été prise lors d’un Board de la fédération internationale de canoë en 2013 à Lima dont vous avez un extrait ci-dessous :
MINUTES OF THE MEETING HELD IN LIMA, PERU 14 – 15 NOVEMBER 2013
« A discussion was held over the future of the Canoeing Olympic Programme Debate. For the Olympic Games in Rio 2016 it was reconfirmed that the Olympic Programme would remain the same as London 2012. For Canoe Slalom it was proposed to keep the K1 men, C1 men and K1 women. It was also proposed to remove C2 men and add C1 women from the Olympic Games starting in 2020. This was approved by the BoD. »
*Sur proposition de la fédération internationale de canoë (ICF), le Comité International Olympique –(CIO) a validé le programme des Jeux olympiques de 2020 de Tokyo, après les Jeux de Rio (commission de programme au début 2017, puis Executive Board en juin 2017), programme excluant le C2H du programme de ces Jeux et le remplaçant par une épreuve de Canoë monoplace dame -C1D-. Cette décision a été prise pour des questions de parité hommes-femmes dans les épreuves slalom aux Jeux.*
En effet, nous avions trois épreuves masculines (C2H, K1H,C1H), et une épreuve féminine (K1D). Le CIO a invité les fédérations internationales à prendre en compte la question de l’égalité des genres dans leurs épreuves tout en maintenant le quota du nombre de médailles et d’athlètes aux Jeux, et donc sans créer de nouvelles épreuves ni augmenter le nombre d’athlètes aux jeux.
Ceci a expliqué la décision de la fédération internationale de canoë, soucieuse de préserver la place du slalom au sein des Jeux.
Un autre élément qui a fragilisé le C2, a été le nombre de nations et de continents pratiquant la discipline. En effet, à titre d’illustration, nous avions 27 nations apparaissant dans le classement international slalom – ICF ranking- en C2 en 2015 contre 62 nations en K1H sur la même période, avec une forte représentation du continent européen.
La première conséquence a été la chute du nombre de nations participant aux championnats du monde et aux championnats d’Europe.
Ainsi aux championnats du monde en Septembre 2017 en France à PAU, alors que la décision relative au programme des jeux avait été prise en juin, nous n’avons eu que 8 nations, toutes européennes, à prendre le départ dans cette catégorie.
Aux championnats d’Europe à Prague en 2018, sur le continent européen où la discipline est la plus pratiquée, seules 6 nations européennes étaient présentes. Cette situation a amené les fédérations européennes et internationales à supprimer le C2 de leur programme. Les tentatives de développer le C2 mixte ont par ailleurs connu un faible succès au regard du nombre d’athlètes et de nations participant à ces épreuves.
Le premier point est que nous soutenons l’idée de la parité dans nos épreuves et accueillons avec beaucoup d’enthousiasme le fait que les canoë Dames aient enfin une place aux Jeux. Nous regrettons que notre fédération lors de l’olympiade précédente n’ait pas pris cette arrivée du C1D à la hauteur des enjeux qu’elle pouvait représenter. Une situation qui nous a amené à prendre du retard au regard des autres nations. Un retard que fort heureusement nous sommes en train de combler avec notre relève dont les progrès et les résultats sont particulièrement encourageants.
Le second point est que nous avons subi les effets de cette décision prise par l’ICF et le CIO. La très grande majorité des nations – notamment nos concurrents principaux – ont, par pur pragmatisme, cessé d’inscrire des C2 sur les échéances internationales.
La France a eu une approche différente. Nous avons estimé que nous avions un devoir de solidarité vis-à-vis de la catégorie et nous avons tenté de soutenir les initiatives visant à promouvoir le C2 mixte qui pouvait, au regard de la parité, permettre de répondre aux demandes du CIO. Il n’est pas facile de perdre ce statut d’épreuve olympique que tant de sports rêvent d’obtenir. Nous en avons mesuré les conséquences, et il nous avons fait de 2017 une saison de transition en continuant à soutenir nos athlètes et leur permettre de s’adapter à cette situation.
Malgré les nombreux freins que nous avons rencontrés, et la réalpolitique de beaucoup d’autres nations, nous avons été jusqu’au bout de notre démarche en inscrivant 3 C2 mixtes au championnat du Monde à Pau. Nous avons aussi été la seule nation à inscrire 6 C2 sur cette échéance. La France fait partie des 4 nations à avoir inscrit une équipe. Grande Bretagne, Slovénie, USA, Chine, Russie, Japon, Brésil ont totalement abandonné cette épreuve contrairement à la France.
Les effets constatés au niveau international ont été les mêmes au niveau national. Le nombre de participant-es aux championnats de France et aux différents circuits N1, N2, N3, n’a pas cessé de diminuer au cours de l’olympiade, ainsi que le niveau de pratique constaté sur les courses, avec des équipages qui ne s’entrainent plus spécifiquement pour cette discipline mais y voient une opportunité de médailles lors des championnats de France. Dans nos clubs le C2 est désormais souvent perçu comme un outil de formation des jeunes complémentaire aux autres supports et permettant de développer d’autres qualités.